D’aucuns diront que le métier de serrurier est en perte de vitesse et qu’il à tendance à disparaître, ils se trompent lourdement, c’est même tout le contraire, le secteur de la serrurerie métallerie est guetté par la pénurie, le manque d’ouvrier qualifié et de créateurs d’entreprises laisse un vide dans un secteur pourtant en plein essor et la demande sur le marché du travail est importante.
Les techniques suivent le progrès technologique (serrure biométrique par exemple) , les méthodes évoluent et s’enrichissent et les futurs ouvriers ont besoin de formation sérieuse et qualifiante afin d’acquérir un savoir-faire qui relève de l’artisanat.
Zoom sur la serrurerie
La serrurerie est un métier d’artisan qui nécessite de la minutie, de la précision et de la patience. Il est primordial, bien évidemment, d’aimer travailler avec ses mains et d’être bricoleur puisque le serrurier est amené à travailler sur des machines à commande numérique ou des outils mécaniques.
Il est amené à être au contact des clients et un bon relationnel est un plus non négligeable.
Le salaire médian d’un serrurier en début de carrière est de 1500 € brut par mois, soit un peu plus que le Smic, cependant un serrurier à son compte peut gagner le double et plus encore, tout dépend de son carnet de commandes. Un serrurier ayant une bonne expérience dans son entreprise peut avoir des responsabilités et encadrer une équipe ainsi son salaire sera bien plus élevé.
Les différentes voies et débouchés
Nous allons aborder dans cet article les différents cursus possibles afin de déboucher sur le métier de serrurier. Certaines filières aboutissent à un large panel de métier dans des domaines comme celui du bâtiment alors que d’autres sont réservés exclusivement à ce métier. Il est à noter qu’aucun diplôme n’est demandé pour devenir serrurier, toutefois, afin d’acquérir un savoir-faire qualitatif, il est préférable de se former auprès d’un organisme compétent et ainsi obtenir une qualification qui donne de la valeur au parcours professionnel de l’artisan.
La voie la plus couramment utilisée est de s’orienter après la 3e vers un lycée technique qui dispense la formation en CAP serrurier-métallier ou un BEP réalisation d’ouvrages chaudronnés et de structures métalliques, d’une durée de deux ans ou encore un BEP technique des métaux, du verre et des matériaux de synthèse du bâtiment.
Pourquoi le mot métallier est-il associé à la serrurerie ? c’est une question qui peut paraître évidente pour certains mais pas forcément pour d’autres. En effet, le travail du métal fait partie intégrante du métier de serrurier et c’est, de plus, un savoir-faire artisanal très valorisé. Le serrurier-métallier assure la pose des serrures, portes blindées, coffres-forts mais il travaille également sur tous les éléments métalliques constituant un bâtiment, tel que les charpenteries, les ossatures, les portes et les fenêtres, les vérandas. De ce fait le CAP serrurier-métallier est plus orienté sur le travail du métal comme la ferronnerie d’art (balcons, portails, grilles, etc). Celui qui veut devenir uniquement serrurier pourra s’arrêter là mais il est conseillé, après l’obtention du CAP, de continuer son parcours scolaire afin de décrocher un autre diplôme de façon à se spécialiser.
Plusieurs voies s’offrent alors à l’étudiant qui voudrait se spécialiser dans la serrurerie, tout d’abord le Bac pro ouvrages du bâtiment : métallerie. D’une durée de 2 ans.
Puis le Bac pro réalisation d’ouvrages chaudronnés et de structures métalliques, également d’une durée de 2 ans et aussi le BAC PRO bâtiment : métal, aluminium verre et matériaux de synthèse.
Les débouchés de ces différents cursus sont intéressants puisque on peut se spécialiser et aussi bien devenir charpentier métallier que serrurier, ferronnier d’art, chaudronnier ou encore soudeur. Il est donc aisé, par la suite, de s’insérer dans la vie active en trouvant un emploi dans une des nombreuses PME qui recrutent (la fameuse pénurie) ou même de monter son entreprise.
Ces diplômes sont suffisants pour devenir serrurier mais l’on peut encore aller plus loin, à BAC +2, avec le BTS Constructions métalliques qui lui ouvre les portes sur de nombreux métiers grâce à la réalisation par assemblage d’ouvrages métalliques, ainsi le titulaire du BTS pour travailler sur des projets de voies ferrées, de pont, d’éolienne, etc.
Quant aux personnes qui ne peuvent accéder à ses filières parce qu’elles ont passé l’âge, il reste la solution de l’AFPA (Association pour la formation professionnelle des adultes) qui dispense des formations pour adultes qualifiantes dans les secteurs de la serrurerie et de la métallerie. Ces formations peuvent être financées par pôle emploi ou bien par le compte CPF (Compte personnel de formation), un compte où chaque travailleur accumule des points grâce à ses différents contrats de travail et heures effectuées, points qui servent à financer une formation ou même le permis de conduire.
Être serrurier, ça ne s’improvise pas
Comme abordé un peu plus haut dans l’article, le métier de serrurier n’est pas soumis à une obligation de qualification, comme c’est le cas dans de nombreux autres métiers du bâtiment tel que la maçonnerie ou l’électro-technique. C’est-à-dire qu’il est possible de créer une entreprise de serrurerie sans posséder le moindre diplôme. Cependant, être serrurier ça ne s’improvise pas, il faut avoir de bonnes compétences et il faut surtout le savoir-faire propre au métallier. Par conséquent, des organismes privés proposent des formations non qualifiantes (et payantes) afin d’apprendre le métier.
Par ailleurs, certains agréments peuvent aussi s’acheter. Les personnes suivant ce genre de cours ne peuvent prétendre qu’à être des serruriers dépanneurs et n’ont donc pas les compétences et tout le savoir-faire artisanal du serrurier métallier. Dans cette confusion il peut être difficile pour le client de faire un choix qui lui assurera de tomber sur un professionnel soucieux, compétent mais aussi honnête.
Vous l’aurez compris, le métier de serrurier demande de nombreuses compétences et un cursus adapté est nécessaire de manière à former les futurs serruriers pour en faire de vrais professionnels. En aucun cas une formation non qualifiante de quelques centaines d’heures n’équivaut à 4 ans d’études ou plus et donne l’accès à un savoir-faire artisanal. Heureusement, il est possible de reconnaître les professionnels méritants et formés en leur demandant quel est leur cursus.